La Sensation extravertie (Se)
- Atelier MBTI et Ennéa
- 29 oct. 2023
- 26 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Œuvres de Georgia O'Keeffe,
ISTP 5w4
Qu'est-ce que la Sensation introvertie (Se) ?
Petit lexique MBTI pour cet article :
S : Sensation
N : Intuition
Se : Sensation extravertie
Si : Sensation introvertie
Ni : Intuition introvertie
Ne : Intuition extravertie
SP : types ayant une préférence S, valorisant Se puis Ni
SJ : types ayant une préférence S, valorisant Si puis Ne
NJ : types ayant une préférence N, valorisant Ni puis Se
NP : types ayant une préférence N, valorisant Ne puis Si
Dans la typologie MBTI, les 8 fonctions cognitives ont été identifiées et théorisées par Carl Jung comme les différents processus dont disposent les individus pour percevoir, traiter et communiquer les informations. On peut également parler de préférences globales de fonctionnement du cerveau humain, propres à chacun et aussi chacun des 16 types. Chacune des 8 fonctions répond à des besoins biologiques et psychiques chez chaque individu. Pour ma part, je les qualifierais de différentes expressions ou manifestations de la psyché.
Les fonctions Sensation et Intuition sont des fonctions de Perception ou d’Observation, et sont considérées comme irrationnelles, car étant naturelles et ne demandant pas d’intervention ou de volonté de la conscience.
Les fonctions Sentiment et Pensée sont des fonctions de Jugement ou de Décision, et sont considérées comme rationnelles, car elles demandent un effort, une évaluation ou un discernement de la conscience.
La Sensation (S) désigne la perspective à se concentrer sur les données ou les expériences réelles, concrètes, matérielles, visibles, palpables, tangibles, ou pratiques. Cette attitude prête son attention aux détails ou aux faits, à la substance des choses, c’est-à-dire considérer ce qui est ou ce qui n’est pas, sans association d’idées et sans interprétation.
La Sensation est davantage associée à la perception de l’espace, tandis que l’Intuition est davantage associée à la perception du temps.
Comme pour chaque préférence, la Sensation a deux orientations.
La Sensation extravertie (Se) puise son regard dans la réalité matérielle palpable perçue par les cinq sens, qui perçoivent l’environnement ou le monde sensoriel extérieur, source inépuisable de stimulis. Cette perception est souvent tournée vers les choses, les objets, les activités, les sensations, les stimulations. Cette fonction amène le sujet à vivre le plus au présent, dans l’ici et maintenant, sans motifs ultérieurs.
La Sensation introvertie (Si) puise son regard dans la réalité matérielle auto-référencée et filtrée par son modèle interne et individuel, qui accumule les sensations et expériences vécues. Cela peut notamment inclure d’être attentif à ses besoins corporels (faim, soif, sommeil) ou à sa peur du danger, à son sens de la survie... Sans être réduite à la mémoire des détails et des faits, elle filtre en permanence les données actuelles qui sont, et les compare aux données antérieures qui ont été.
Tandis que la fonction Se mène souvent à une forme de curiosité et de recherche de la nouveauté et de la stimulation, la fonction Si mène souvent à une recherche de la familiarité et de la préservation d’un cadre référentiel connu et apprécié.
Une personne privilégiant la fonction d’observation Se est souvent apte à verbaliser, communiquer et partager ses sensations et impressions, car elles sont directement liées au réel immédiat, spontané, tangible, apparent, c’est-à-dire à « ce qui est » dans le monde externe, de façon objective, impersonnelle.
Une personne privilégiant la fonction d’observation Si a souvent besoin de partager une expérience ou bien le cadre référentiel (culturel, social, local, temporel...) de celle-ci avec ses interlocuteurs, car sa perception est liée à un entrepôt de sensations internes, subjectives et personnelles, c’est-à-dire la perception ou conscience de « ce qui a été ».
Se est souvent liée à une forme d’intelligence kinesthésique ou tactique.
Si est souvent liée à une forme d’intelligence mémorielle ou logistique.
La fonction Sensation Extravertie (Se) fonctionne avec son pendant l’Intuition introvertie (Ni).
La fonction Sensation Introvertie (Si) fonctionne avec son pendant l’Intuition extravertie (Ne).
La fonction Se est utilisée par les types SP en dominante ou auxiliaire, et en tertiaire ou inférieure par les NJ.
La fonction Si est utilisée par les SJ en dominante ou auxiliaire, et en tertiaire ou inférieure par les types NP.
Quelques statistiques :
Dans la population,
Environ 73,5% ont une préférence Sensation (S)
46,5% sont SJ
27% sont SP
38,5% sont S dominants
25,5% sont Si dom : ISxJ
13% sont Se dom : ESxP
35% sont S auxiliaires
21% sont Si aux : ESxJ
14% sont Se aux : ISxP
12% sont S tertiaires
8% sont Si ter : INxP
4% sont Se ter : ENxJ
14,5% sont S inférieurs
11% sont Si inf : ENxP
3,5% sont Se inf : INxJ
65,5% sont SJ ou NP, ce qui signifie qu'ils sont des utilisateurs de l'axe Si/Ne ou Ne/Si.
34,5% sont SP ou NJ, ce qui signifie qu'ils sont des utilisateurs de l'axe Se/Ni ou Ni/Se.
Mots-clés de la Sensation extravertie :
- Cinq sens, corps, physique, acuité, dextérité
- Immédiateté, spontanéité, rapidité, réactivité, présence, participation
- Réalisme, concret, pratique, pragmatique, résultat, performance
- Action, activité, aventure, risque, impulsion, défi
- Liberté, indépendance, débrouillardise, solution, astucieux
- Expérience, stimulation, excitation, plaisir, agréabilité
- Optimisme, enthousiasme, générosité, hédonisme, esthétisme, art de vivre
- Volonté, motivation, détermination, résolution, persévérance, ténacité
- Énergie, adrénaline, force, puissance, élan, pulsion, vivacité, expressivité, agressivité
Chez les individus ayant une haute Sensation extravertie :
Tempérament SP : les Artisans
(Fonction dominante ou auxiliaire)
❖ Sous-tempérament STP : les Opérateurs
ESTP : l’Entrepreneur : Se Ti Fe Ni
ISTP : le Virtuose : Ti Se Ni Fe
❖ Sous-tempérament SFP : les Animateurs
ESFP : l’Amuseur : Se Fi Te Ni
ISFP : le Compositeur : Fi Se Ni Te
Quelques SP célèbres :
ESTP
Alexandre le Grand
Christophe Colomb
Georges Danton
Al Capone
Hermann Göring
Winston Churchill
Alfred Hitchcock
Ernest Hemingway
Silvio Berlusconi
Nicolas Sarkozy
Rodrigo Duterte
Donald Trump
Madonna
Angelina Jolie
Amber Heard
ESFP
Wolfgang Amadeus Mozart
Jean-Honoré Fragonard
Marie-Antoinette
Pablo Picasso
Benito Mussolini
Elizabeth Taylor
Elvis Presley
Boris Eltsine
John Fitzgerald Kennedy
Gérard Depardieu
Jean Dujardin
François Hollande
Quentin Tarantino
Mel Gibson
Leonardo DiCaprio
Paulo Coelho
ISTP
Diogène
Erwin Rommel
Bruce Lee
Georgia O'Keeffe
Clint Eastwood
Harrison Ford
Alain Delon
Johnny Hallyday
Tom Cruise
Milla Jovovich
Scarlett Johansson
Vladimir Putin
ISFP
Néron
Sandro Botticelli
Michel-Ange
Auguste Rodin
Odilon Redon
Frida Kahlo
Marilyn Monroe
Jimi Hendrix
Bob Dylan
Michael Jackson
Nicole Kidman
Mylène Farmer
Keanu Reeves
Ryan Gosling
Zinedine Zidane
Traits du Tempérament SP :
Forces (potentielles) :
- Énergique, vitalité, motivation, actif, direct
- Réaliste, concret, pragmatique, entrepreneur, inventif, solutionneur
- Débrouillardise, astucieux, flexible, expérimentateur, aventurier
Faiblesses (potentielles) :
- Impatient, dispersé, impulsif, entêté, preneur de risques
- N’aime pas les contraintes et les devoirs, préfère la liberté et le plaisir, semble peu responsable
- Manque de réflexion et d'anticipation, improvise, change souvent de direction, peut sembler négligent ou désordonné, ne conçoit pas les répercussions de ses actes ou réactions sur les autres, n'envisage rien sur le long-terme et dans le futur
Par excès (Se en position haute, chez les SP) :
- Impulsif, sanguin, imprévisible, agité, turbulent, agressif, opposant, rebelle, violent verbalement ou physiquement
- Matérialiste, opportuniste, court-termiste, s'ennuie rapidement, peu concentré sur des tâches d'ampleur, ne voit pas au-delà des apparences, superficiel, vulgaire
- Prend des risques, transgresse les règles, ignore les conséquences
Par insuffisance (Se en position basse, chez les NP / NJ ) :
- Détaché, absent, inattentif, ne se sent pas impliqué
- Inactif, malhabile, peu pratique
- Ignore ou nie le « réel vivant », éprouve peu de plaisir ou de sens
Motivations :
- Vivre et travailler de façon indépendante, autonome
- Apprécie de suivre sa curiosité et son goût du plaisir.
- Actif et adaptable, il apprécie aussi de disposer de sa liberté d’action.
- Il apprend plus facilement par la pratique et par l’expérience de terrain, au contact des connaisseurs et experts eux-mêmes.
- Aime le concret, ce qui est simple, tangible, les satisfactions et les résultats immédiats.
Sources de stress :
- Être enfermé dans un milieu avec trop de procédures, de règles et de normes, où il dispose de peu de marges de manœuvre.
- Être contrôlé, se conformer à une structure ou une hiérarchie rigide, et sans possibilité d’improviser.
- N'aime pas la théorie trop abstraite ou inaccessible, ou qui ne donne pas lieu à un impact palpable dans le réel.
Caractéristiques de la Sensation extravertie :
La Sensation extravertie est la perception des éléments factuels de la réalité immédiate, des qualités et propriétés statiques des objets, des choses et de l’environnement, de leur apparence externe, de leurs textures, formes, des effets physiques et matériels directs, de l’impact, de la portée, de l’étendue des choses.
La Sensation extravertie amène une conscience aiguë de l’espace et de l’environnement du sujet, un esprit d’observation extérieur, une perception de la réalité factuelle, de ce qui est palpable, présent, accessible ou non, à proximité ou éloigné dans l’espace. Elle rend l’individu apte à s’immerger totalement dans l’expérience des sensations immédiates et présentes, dans leurs détails et nuances. Cette observation consciente donne à son utilisateur une perception réaliste de ce qui l’entoure, et ce qu’il vit. Elle est souvent associée à la stimulation, l’action et l’intensité.
Les hauts utilisateurs de la Sensation extravertie ont bien souvent un caractère terrestre, pratique, curieux, tantôt flexible, tantôt entêté, astucieux, efficace, expérimentateur, débrouillard et dégourdi.
La Sensation extravertie perçoit les éléments, faits, données, propriétés, selon ce qu’on pourrait désigner comme l’intelligence kinesthésique.
Cela peut s’illustrer par exemple dans la perception de l’énergie physique d’une autre personne, de son organisation ou de sa mobilisation, de son habileté à user de sa volonté ou de son pouvoir pour se positionner ou s’opposer aux autres.
Cette perception implique la capacité de jauger le niveau d’énergie des personnes ou moyens pour évaluer à quel degré ou niveau ils peuvent être utiles pour faire avancer les choses. La Sensation extravertie définit aussi la capacité ou incapacité de l’individu à exercer sa volonté et son action par rapport à celle des autres.
Plus la Sensation extravertie se trouve haute dans l’empilement de fonctions (chez les SP, et dans une moindre mesure, chez les NJ), l’individu possède une énergie, force, motivation ou volonté remarquables. Il est ainsi excitable, dynamique, volontaire, voire parfois agressif et impulsif. Il est un acteur/agissant par nature. Il a la capacité de mobiliser les autres personnes pour atteindre un objectif. Il peut aussi utiliser et gérer des choses, objets et outils, qu’ils soient animés ou inanimés. Ce trait reflète son habileté à manier la matière et les choses concrètes.
Les tempéraments-types SP ont à ce titre été qualifiés d’Artisans par David Keirsey.
Les personnes avec une haute Sensation extravertie sont connues pour leurs efforts à concrétiser leur volonté et leur énergie, y compris à imposer leur volonté aux autres.
Se inclut l’aptitude à déterminer l’énergie, la force ou l’influence qui sont latentes ou requises dans le processus d’une réalisation concrète. Les types qui valorisent Se sont beaucoup plus à l'aise avec les attitudes et comportements directs, qui visent à avoir un impact immédiat. Les hauts utilisateurs de Se peuvent parfois être perçus comme abrasifs, directifs, frontaux, imposants, voir intimidants, en particulier par les types qui n'apprécient pas beaucoup Se et qui l’ont vers le bas de leur empilement de fonctions. Pour ce qui est des interactions de groupe, il est bien probable que plus des utilisateurs de Se (les SP et dans une moindre mesure les NJ qui inhibent ou contrôlent Se tout en y étant réceptifs) se réunissent ensemble, plus l’atmosphère sera chargée et intense, davantage qu’avec des utilisateurs de Si (SJ et NP).
Les individus qui valorisent la fonction Sensation extravertie (Se), c’est-à-dire les SP et à moindre mesure les NJ, apprécient de considérer voir expérimenter les possibilités uniquement s’ils ont l’impression d’en tirer quelque chose, un intérêt ou bénéfice palpable et mesurable, ou s’ils perçoivent que cela pourrait avoir un impact potentiel sur leur vie ou le « réel ».
À l’inverse, les individus valorisant l’Intuition extravertie (Ne), c’est-à-dire les NP et dans une moindre mesure les SJ, apprécient de comprendre, explorer des possibilités, simplement par curiosité, goût de l’originalité, et générer des idées indépendamment de leur réalisation effective ou si ces potentialités fonctionneraient structurellement.
Contrairement à la fonction Si qui concerne la perception sensorielle et subjective (chez le sujet lui-même), par exemple dans une expérience agréable, intense, familière, ou autre, Se concerne une perception sensorielle et objective (liée aux « objets »). Là où Si ressent, éprouve, perçoit, et forme une conscience interne de ses sensations, Se ressent le besoin d'agir, faire, réaliser et concrétiser un désir. C’est ce qui permet à Se d’influencer son environnement, les conditions, les personnes, afin d’atteindre un objectif, plutôt que de seulement éprouver la situation où il se trouve.
Manifestation/ expression de la Sensation extravertie dans l’empilement des fonctions :
Se en 1ère :
Fonction dominante/ Héros
ESTP et ESFP
L’individu recueille des informations par ses sens et son expérience, ce qui lui apporte une connaissance concrète et solide du réel, plutôt que des hypothèses vagues et imprécises sur la réalité. Il est hyper-conscient de son environnement, et est spontanément réactif. Ceci lui permet de détecter les opportunités présentes. Il se concentre sur ce qui est, et l’expérience par les sens de l’instant présent. À ce titre, il occupe souvent l'espace (sonore, physique, gestuel, éventuellement médiatique...), et il attire souvent l'attention sur lui. À des égards, il pourrait même être perçu comme « sur-présent ».
Franc, direct, bon-vivant, amuseur, il peut toutefois avoir un mépris de la théorie et de l’abstraction, aimer agir et considérer les choses comme elles viennent, sans évaluer leurs implications, et manquer d’anticipation. Il apprécie souvent la liberté, et se sent attiré par les stimulations les plus intenses ou qui lui apporteront le plus de plaisir. Parce qu’il poursuit des résultats et des satisfactions immédiates, il peut risquer de se focaliser sur le court terme, et négliger ce qui pourrait s’avérer important pour plus tard (Ni inférieure), par exemple dans la gestion des ressources, la santé, la sécurité, les comportements à risques, ou une mauvaise planification ou anticipation.
« Il se sent à l’aise avec les personnes qui agissent activement et interagissent directement les unes avec les autres, de façon visible. Il est capable d’influencer et diriger les autres, de les déplacer si nécessaire, et de les guider pour les amener à la réalisation d’un objectif spécifique. Il apprécie souvent l’obéissance et parfois même la soumission chez les autres, car cela lui permet en réaction de lui-même faire bouger et avancer les choses plus facilement et efficacement.
Il est parfaitement conscient de ce qui passe autour de lui, comme des conflits territoriaux et des comportements conflictuels qui se produisent dans son environnement. Il devient très vite hostile ou conflictuel lorsque les autres essaient de le faire bouger, de le changer, ou de faire quoi que ce soit de manière agressive à son encontre. Il détecte rapidement quand les gens essaient de faire quelque chose dans un but ciblé. Il utilise lui-même spontanément l’agressivité ou l’effort pour atteindre ses propres objectifs.
Il veut lui-même décider de tout ce qu’il va faire, porter, manger, rencontrer, etc, et repousse toute tentative des autres de décider pour lui dans ces mêmes domaines. Cependant, il est prêt à utiliser et employer les idées, les conseils, le savoir-faire, les compétences et la créativité des autres, tant que le rôle visible lui est dévolu.
Il aime tester sa volonté dans des situations à risque, et considère la vie comme une sorte de course ponctuée d’obstacles, pleine d’adversité et de défis, ou encore une épreuve qui doit être surmontée et conquise. »
–Aushra Augustina, The Dual Nature of Man.
L’ESTP est attentif à son environnement immédiat et réagit rapidement aux situations concrètes. Il aime être dans l’action, être dépanneur, gérer des crises et des urgences, et fait preuve d’une grande capacité d’adaptation en temps réel. Pragmatique, débrouillard, il excelle dans les contextes dynamiques où il peut improviser, résoudre des problèmes concrets et relever des défis tangibles.
L’ESFP, quant à lui, capte avec réactivité les stimulations sensorielles de son environnement, et les partage volontiers avec les autres. Il apprécie les expériences vivantes et authentiques, et cherche à créer du plaisir et du lien avec les autres à travers ce qu’il vit au présent. Il est généralement chaleureux, expressif, amuseur et est dynamisé par les interactions sociales.
Lorsqu’ils sont immatures, ces types ont un usage excessif de leur fonction dominante, la Sensation extravertie, en se laissant tenter par la recherche de gratification immédiate. Ils peuvent devenir impulsifs, distraits ou superficiels, recherchant constamment de nouvelles stimulations sans se soucier des conséquences. La peur de l’ennui et de la routine les pousse alors à fuir l’engagement ou la réflexion. Ils manquent ainsi de recul sur leurs comportements et leurs choix, ne vivant que dans l’instant et l’éphémère.
Dans ces moments-là, ils rejettent souvent Ni, l’Intuition introvertie, qu’ils perçoivent comme insaisissable, inutilement complexe ou même paralysante. L’idée de s’arrêter pour contempler des significations symboliques ou des schémas invisibles leur semble déconnectée de la réalité concrète et de l’urgence de l’action. Ils négligent alors les conséquences à long terme et passent à côté d’une sagesse plus subtile et profonde.
Lorsqu’ils équilibrent peu à peu leur fonction dominante Se avec leur fonction inférieure Ni, les ESTP et ESFP bénéficient de moments de quiétude où ils peuvent se livrer à l’observation de leur monde intérieur pour enrichir leur compréhension du présent. Ils apprennent à être plus alertes sur les schémas sous-jacents, à anticiper les implications futures de leurs décisions, et à donner du sens aux expériences qu’ils vivent, ce qui renforce leur discernement. Cela les aide à devenir à la fois plus vifs d’esprit et efficaces en plus d’être actifs, mais aussi plus stratégiques, sagaces et profonds dans leur approche de la vie.
Se en 2ème :
Fonction auxiliaire/ Parent
ISTP et ISFP
L’individu est observateur, adaptable, attentif, méticuleux, réceptif à son environnement et aux situations, et peut y prendre part (plutôt de sa propre volonté que s’il est contraint par des instances externes).
« Il prend de lui-même des mesures directes pour réaliser ses objectifs et ses désirs, faisant face aux aléas et obstacles extérieurs. Il œuvre dans son intérêt et celui de ses proches ou de ses compagnons. Il sait s’activer dans le sens de ses besoins et désirs, et recourt souvent à l’improvisation plutôt qu’à la planification.
Ti et Fi dominants pilotent ici Se auxiliaire, et l’activent dans le but de concrétiser les décisions personnelles du sujet. Celui-ci peut apprécier de se détendre ou prendre son temps, mais aime souvent recourir à l’action et l’expérimentation. Cette attitude peut souvent inciter les autres à exercer délibérément une pression à son égard ou bien à assumer de fait un rôle organisationnel dans des situations spécifiques. Généralement, l'individu ne recherche pas la confrontation, mais il n'en a pas non plus peur. C’est son action volontaire qui déclenche par interaction une réponse (parfois une opposition) de la part de son entourage. »
–Aushra Augustina, The Dual Nature of Man.
Il considère ses responsabilités avec sérieux et engagement, et il a tendance à les accomplir avec diligence et soin. Il attend une même attitude et application des autres. Plus qu’un promoteur ou qu’un énergiseur (rôle souvent dédié aux Se dominants), cet individu peut fournir des conseils pratiques, et agit comme un solutionneur ou un dépanneur dans diverses situations, grâce à son aptitude à recentrer la réflexion et les considérations théoriques vers plus de réalisme et de sens concret. À mi-vie, il est souvent capable de s’équilibrer entre expérimentation et abstraction (Se auxiliaire et Ni tertiaire).
Lorsqu’ils sont immatures, ces individus cherchent avant tout à répondre aux sollicitations immédiates de leur environnement, ce qui peut les amener à privilégier l’impulsion ou la gratification à court terme au détriment d’une perspective plus réfléchie. Leur Sensation extravertie auxiliaire les pousse à rester constamment réceptifs à l’expérience présente, aux données sensorielles concrètes, et à réagir rapidement aux événements, oubliant des éléments plus subtiles, significatifs et importants. Dans sa forme immature, cette fonction les entraîne à fuir la planification ou à rejeter les contraintes qui restreignent en apparence leur spontanéité. Ceci se traduit par de l’impatience, une difficulté à suivre un cadre pré-établi, ou une tendance à vivre au jour le jour sans se soucier des conséquences et des engagements. Ils peuvent aussi s’opposer aux idées abstraites ou aux principes qui ne leur semblent pas immédiatement applicables ou dont ils ne saisissent pas la portée à long terme, valorisant uniquement ce qui est tangible, observable, ou vécu directement.
Plus matures, ces individus mobilisent leur Se pour avoir une présence fine, réceptive et attentive au monde, en intégrant leurs actions dans une perception plus maîtrisée et consciente. Ils deviennent capables de vivre au moment présent sans s’enfermer dans la facilité, la superficialité ou la gratification simplement éphémère. Ils agissent alors avec justesse et précision en répondant aux besoins concrets de la situation et en saisissant les implications d’un geste ou d’un contexte. Leur capacité à vivre dans l’instant se cumule alors à une écoute sensible ou avisée des besoins des autres ainsi qu’à une créativité appliquée dans la réalité. Ils apprennent à tempérer leurs réactions impulsives avec plus de clairvoyance (avec leur fonction tertiaire Ni), ce qui leur permet de développer plus de discernement dans leurs choix selon leur mode dominant (avec intégrité ou logique personnelle), plutôt qu'en simple réaction spontanée à l’environnement.
Ainsi, leur spontanéité gagne en lucidité, et leur connexion naturelle au réel palpable devient un moyen d’atteindre plus d’authenticité et de compétence.
Se en 3ème :
Fonction tertiaire/ Enfant
ENTJ et ENFJ
Bien que l'individu jeune ne se sent pas particulièrement bien connecté au monde physique, cela se conscientise davantage dans sa vie d'adulte. Il expérimente et capte alors davantage les signaux du monde concret extérieur, et y prend goût : que ce soit les sports, les activités physiques, les voyages, la musique, la danse... Il fait alors aussi davantage confiance à ses impulsions et ses instincts physiques.
Mais comme sa Sensation extravertie est moins développée que chez les types SP, il peut l'utiliser de manière artificielle ou déséquilibrée, comme être trop préoccupé par son apparence et l'effet qu'elle produit sur les autres, ou encore chercher des expériences de manière impulsive ou improductive.
« Il tend à se sentir capable d’atteindre ses objectifs, mais il peut douter de savoir si la voie qu'il choisit est la plus adéquate. Dans ces cas, il a besoin de sentir clairement le soutien des autres et de ses proches pour être motivé à se décider. Sans cela, il peut réprimer ses propres aspirations, et hésiter à agir. »
–Aushra Augustina, The Dual Nature of Man.
C'est Te et Fe dominants qui pilotent et activent Se tertiaire. Il aime se sentir impliqué dans des environnements collectifs, et œuvrer à des missions compétitives et stimulantes, dans lesquelles il peut voir sa volonté et son rôle personnel se développer alors qu'il surmonte les obstacles au contact d'autres personnes.
Cependant, sa motivation et son énergie dépendent des autres, pour que ceux-ci lui donnent l'enthousiasme pour qu’il éprouve la nécessité à fournir ces efforts.
À mi-vie, les ENTJ et ENFJ apprennent à mieux utiliser et maîtriser cette fonction pour être davantage réceptifs et présents à l’instant, sensibles à la réalité concrète et à ce qui se passe ici et maintenant, plutôt que de rester focalisés sur leurs objectifs à long terme, leurs idéaux ou leur vision plus large. En se reconnectant à leurs perceptions par leurs cinq sens et à leur environnement immédiat, ils deviennent plus attentifs aux détails, plus réactifs aux opportunités immédiates, et capables de savourer ce qu’ils ont déjà, sans chercher à orienter leurs actions vers un but futur.
Ils apprendront alors à ralentir, à se détendre, à se reconnecter à leur corps et à leur environnement physique. Cela leur permettra de moins viser l’efficacité ou l’organisation pour trouver spontanéité, vitalité et plaisir dans les expériences sensorielles ou esthétiques. Ainsi, leur contrôle de soi gagne en nuance et en présence, ce qui rend leur leadership plus incarné, attentif et inspirant.
Se en 4ème :
Fonction inférieure, ou Anima/Animus
INTJ et INFJ
L'individu, dont le fonctionnement psychique est essentiellement piloté par l’Intuition introvertie dominante, dispose d’un tel esprit conceptuel qu’il peut sous-évaluer l’importance de la sensation. Il peut ainsi utiliser sciemment la Sensation extravertie inférieure pour vérifier si les faits réels correspondent à sa représentation pré-existante, et inversement, il a tendance à utiliser son intuition pour relier entre eux les éléments qui auraient échappé à son observation externe.
De même, il a tendance à évaluer le résultat potentiel d'une activité ou d'un événement avec sa puissante intuition, plutôt que par son expérimentation propre, dont il envisage déjà intérieurement les implications. Son Intuition introvertie dominante tente généralement et naturellement de trouver des stratégies détournées pour pallier à l’usage moindre de sa fonction inférieure et vulnérable avec laquelle il n’est pas à l’aise. Lorsque l’individu agit, c’est souvent pour concrétiser ou expérimenter un plan ou une réalité déjà formulés en amont par sa conception.
Il a tendance à se sentir gêné par des excès de stimulation (trop de bruits, trop d’interactions simultanées et envahissantes). Dans le même temps, il pense que vivre dans l’instant présent est en quelque sorte irresponsable, et qu'il y a toujours un sens plus profond à atteindre que seulement prendre part à des activités présentes, souvent inessentielles. Il se laisse ainsi peu influencer par des choses qu'il considère superficielles.
« L'individu est souvent caractérisé par une apparente inertie et inaction, au sens de sa préférence pour l'esprit et le mental plutôt que le corps. S'il est laissé à lui-même et à son libre-arbitre, il peut choisir d’avoir relativement peu d'interaction avec le monde extérieur, que cela soit avec des personnes ou l’environnement externe. Lorsqu'il interagit avec le monde, il trouve souvent ses propres activités vides et insatisfaisantes pour les partager. La vie de cet individu est ironiquement souvent caractérisée et rythmée par des périodes de stimulation et de spontanéité. Il se sent vivant lorsqu'il parvient à être spontané, bien qu'entre ces moments de spontanéité, il soit souvent détaché de la sensation et du présent.
Cet individu n'est souvent pas très apte à trouver de nouveaux centres d'intérêt, et il peut continuer à relire et revivre des expériences passées, au lieu de passer à de nouvelles choses. Pour sortir de ce cycle, il a besoin d'un stimulus extérieur de spontanéité et d'activité. Lorsqu’un tel degré de spontanéité est introduit dans sa vie et le poussent à agir, l'ennui et le non-sens perçus sont remplacés par un état d'activité constant où il peut expérimenter de nouvelles choses, et s'échapper des limites habituelles de son propre esprit.
Toutefois, il est d’ordinaire indécis et méfiant des expériences nouvelles. Souvent, il peut avoir une idée ou une image de ce qu'il veut réaliser, ou de ce à quoi il désire que sa vie ressemble au sens large ou à long terme, mais il aura en revanche beaucoup de mal à s'activer et entreprendre les actions à court terme qui conduisent à l'accomplissement de ses projets. Pour pouvoir agir, il a souvent besoin d'une impulsion tangible et précise, que ce soit d'événements extérieurs, ou bien venant de la part d’une personne extérieure plus active et plus ancrée dans la réalité extérieure, et qui a une image claire et nette de ce qu'il faut faire dans une situation donnée pour la faire évoluer. »
–Aushra Augustina, The Dual Nature of Man.
Plus âgé, l’individu développe sa fonction inférieure, devenant plus présent à l’instant, plus ouvert à la spontanéité et l’improvisation, et plus connecté à la réalité concrète qui l’entoure. Il relâche son besoin de tout anticiper ou planifier par l’intuition, acceptant que la vie ne se déroule pas toujours selon des plans conçus ou annoncés à l’avance. Il s’autorise alors à vivre des expériences directes, sans chercher à les interpréter. Il découvre spontanéité, réceptivité et plaisir de vivre au présent et concrètement. Il devient plus souple et plus sensible à son environnement physique, plus attentif à son corps, à ses sensations, impressions, instincts, et à ce qui se passe ici et maintenant. Peu à peu, il s’éloigne de la peur de l’incertitude et de l’imprévisibilité des choses qui viendraient menacer sa stabilité intérieure. Il finit par puiser dans les opportunités présentes de la vitalité, de l’élan et de l’inspiration.
Il développe ainsi une capacité à improviser, à agir dans l’immédiat avec confiance et assurance, pour accueillir le monde tel qu’il est, sans toujours chercher à l’interpréter par la signification ou le symbolisme, ni à vouloir le transformer.
Se en 5ème :
Fonction de l’Anti-Héros ou Némésis
ISTJ et ISFJ
La Sensation extravertie s’oppose au mode dominant ou Héros de l’individu, c'est-à-dire Sensation introvertie. Elle se manifeste souvent sous forme de résistance, d’opposition défensive ou de frustration lorsqu’elle est activée.
L’individu préfère se concentrer sur la perception de son environnement familier, plutôt que l’exploration de nouvelles sensations. Il préfère se focaliser sur un seul point d’attention, plutôt que plusieurs. Il privilégie son socle de sensations et impressions vécues à la réalité actuelle, et travaille à préserver un cadre de référence connu. Il peut s’obstiner sur des détails et des règles, la réalité figée des faits, plutôt que considérer leur signification ou leur muabilité.
Il peut faire preuve de maladresse, ou se sentir submergé par tous les détails sensoriels du monde extérieur. Il peut se méfier des pratiques qui lui sont inconnues, et même déprécier les personnes qui s’engagent avec engouement dans de nouvelles expériences concrètes, les considérant comme des plaisantins ou des bouffons. Il peut aussi aller jusqu’à nier l’existence ou certains aspects du réel qui entreraient en contradiction avec son propre système de compréhension du monde.
Il peut avoir tendance à s’auto-saboter lui-même dans ses projets et dans l’exploration de ses idées, ou bien aussi saboter les autres dans ses relations ou dans les actions collectives, en n’agissant pas.
« Il préfère aider et guider les autres en les gratifiant de récompenses et d’attentions individuelles, et en donnant satisfaction aux besoins de personnes spécifiques qui lui sont importantes. Tant qu’il le peut, il préfère éviter de commander ou diriger les autres en assumant un leadership direct et imposant, ou en émettant des directives contraignantes. Réceptif à son environnement, il évite aussi les confrontations et les collisions, mais si elles sont inévitables, il peut devenir féroce et inflexible pendant de brèves périodes.
L'idée de se lancer dans des défis ou de se battre contre une concurrence lui est généralement assez étrangère et trouve peu de résonance en lui. Il préfère écouter ses propres désirs et impératifs internes. Il a tendance à prendre soin de son propre bien-être, physique, émotionnel et psychique, et suivre son cadre référentiel, plutôt que de faire ce que le monde extérieur semble attendre ou exiger de lui.
Il est capable de détecter les luttes et conflits autour de lui, et peut y résister ou bien y participer activement si cela est inévitable, mais souvent, il ne voit aucun intérêt à s’y mêler ou à prioriser l’action extérieure, en termes de confort, de bien-être ou de bénéfice à y gagner. »
–Aushra Augustina, The Dual Nature of Man.
Il apprécie peu de participer à des activités physiques violentes ou à des bagarres qui lui demanderaient trop d’énergie, même si cela peut se produire, par exemple dans certains sports. Dans ces cas-là, ces activités ne sont pas motivées par l’agressivité ou le besoin de se défouler, mais plutôt par les sensations stimulantes générées par ces activités.
Lorsqu’ils s’ouvrent à cette fonction, les ISTJ et les ISFJ apprennent à reconnaître la valeur que peut avoir l’ouverture à l’imprévu, à l’expérience directe vécue au présent. Même si cela peut leur sembler insécurisant ou hasardeux au départ, se laisser surprendre par la nouveauté ou répondre avec spontanéité à ce qui se passe autour d’eux leur permet de gagner en souplesse et en réactivité, sans perdre leur besoin d’ancrage naturel. En cultivant davantage de présence et d’expérience sensorielle, d’écoute des sensations de leur corps et d’attention au monde extérieur, ils découvrent une nouvelle vitalité, un plaisir à essayer de nouvelles activités, sensations et opportunités. Ils s’éveillent à une créativité pratique, qui enrichit leur sens du devoir et de la stabilité.
Se en 6ème :
Fonction du Parent critique
ESTJ et ESFJ
La Sensation extravertie s’oppose à la fonction auxiliaire ou Parent de l’individu, c'est-à-dire Sensation introvertie. Elle se manifeste souvent sous forme de juge critique, et peut rendre l’individu dur envers lui-même ou les autres, ciblant les défauts et les faiblesses perçues.
L'individu tend à agir en ayant auparavant préparé un plan détaillé, tout en réprimant ses pulsions, les considérant imprévisibles et improductives.
Il peut préférer le statu quo plutôt que le changement, et pour cela, même bloquer les actions des autres. Il peut aussi se sentir ennuyé, vulnérable, irrité et défié par les personnes ayant un rythme de vie effréné et toujours à la recherche de nouvelles activités. Il peut trouver cette attitude frivole, instable, et irresponsable. Il peut alors devenir critique et intolérant envers tout ce qui perturberait le cadre de son propre environnement, y compris les personnes qui auraient des idées ou goûts fantaisistes et extravagants.
Il est capable d'être dur, brut, convaincant, hyperactif, imprudent, excitable ou conflictuel, mais cela se produit seulement pendant de brefs espaces de temps, et cela sans qu’il ne se prenne véritablement au sérieux, comme dans une sorte de jeu ou de spectacle.
Les ESTJ et ESFJ développent un meilleur rapport à Se en apprenant à se détacher de leur besoin de contrôler ou de structurer leur environnement. Bien que les situations imprévues ou non planifiées peuvent les désorienter ou provoquer chez eux des réactions tendues ou de la résistance, cela peut les mener à ignorer les opportunités et les richesses des situations qui les entourent. Ils peuvent gagner plus de flexibilité en entreprenant de nouvelles activités, pratiques ou loisirs, même s’ils n’en tirent pas d’autre bénéfice que le plaisir d’expérimenter.
Ainsi, ils équilibrent une approche responsable (parfois rigide) de la vie, en cultivant plus d’ouverture face à la diversité et la stimulation extérieure. Ils trouvent ainsi un contact plus optimiste et enrichissant avec le monde, tout en gardant leur capacité à suivre et conserver des repères fiables dans leur mode de vie.
Se en 7ème :
Fonction du Fripon
INTP et INFP
Le Fripon est l’Ombre de la fonction Enfant. Cette fonction amène le sujet à se tromper lui-même ou tromper les autres, par un effet de confusion, de pièges mentaux ou de manipulation. Elle perturbe le flux naturellement logique de l’individu, l’amenant vers de mauvaises décisions ou des malentendus.
L'individu a généralement une attitude paisible et placide. Comme il préfère vivre dans l’exploration de ses idées, de son imagination et de ses théories, il peut sembler oublier le réel et le présent, ignorant les apparences et les situations nécessitant une participation physique.
« Il peut se sentir menacé par un comportement agressif ou conflictuel venant de l’extérieur, et à y réagir de manière excessive, le prenant comme une menace personnelle. Toutefois, il ne peut s'agir que d'une réaction instinctive ou du résultat d'une mauvaise humeur passagère de la part d’autrui, et ne le concernant pas proprement. Contrairement à ce qu’il pourrait envisager par réaction, il ne serait ainsi pas nécessaire pour lui de s’irriter ou de se positionner entre un parti ou un autre.
L’individu a tendance à éviter d'empiéter l'espace des autres ou d'adopter un comportement pouvant être perçu comme coercitif, contrôlant et contraignant. Il s'efforce de gérer ses propres besoins, plutôt que de compter sur les autres pour faire les choses à sa place.
Si ces stratégies d’endiguement et de contrôle sur les éléments relevant de la Sensation extravertie échouent, les efforts de l’individu pour gérer les conflits potentiels qui en résultent le font souvent paraître insistant, maladroit, crispé, et ce de manière contre-nature et contre-productive pour les autres. Ceci peut l’exposer à des critiques douloureuses, ainsi qu’à des sentiments de faiblesse et d'impuissance face à ce qu’il ne maîtrise pas. Il peut alors se sentir désavoué et illégitime. Il peut aussi avoir dans ces circonstances des accès d’agacement, des comportements sanguins, impulsifs et irrationnels, et des montées d’énergie brute, bien qu’ils soient le plus souvent passagers et mineurs.
Il est capable de discourir, moraliser, transmettre et instruire les autres sur ce qu'ils devraient faire et pour quelles raisons, mais en revanche il n'est pas préparé à la résistance active ou au refus des autres de faire ce qu'il dit ou de suivre son propos. Dans son esprit, cela l'obligerait à mettre de côté le bon sens ou les bons sentiments, et à tout bonnement faire faire aux autres ce qui est nécessaire. Ce qui est extrêmement difficile, voire impossible, pour lui, d'assumer un tel rôle d'autorité ou de contrôle. »
–Aushra Augustina, The Dual Nature of Man.
Pour les INTP et INFP, développer un meilleur rapport à Se implique un rapport direct et immédiat au monde sensoriel. Ils se connectent à leurs sens et leurs expériences concrètes sans les interpréter ou les conceptualiser. Cela peut passer par des activités physiques ou artistiques (photographie, danse, randonnée, escalade, cuisine…) qui leur permettront de sortir de l’abstraction mentale (INTP) ou émotionnelle (INFP) pour expérimenter la vie telle qu’elle est et se présente à eux. En accueillant le présent sans jugement ni projection, ils peuvent réduire leur tendance à fuir la réalité par l’imagination pour développer leur présence au monde. Sans renoncer à leur créativité, ils seront plus réactifs, prêts et ouverts à expérimenter toutes sortes d’explorations dans le monde physique.
Se en 8ème :
Fonction Démon
ENTP et ENFP
La fonction Démon sabote nos aspirations et représente les peurs refoulées, les vulnérabilités ou les conflits non résolus de la psyché. Elle est souvent destructrice, mais recèle également un potentiel de métamorphose et d’évolution profondes.
L'individu ignore les faits concrets et les informations détaillées, ainsi que les circonstances actuelles, qu’il relie souvent à d’autres contextes. Comme il envisage le présent comme une porte vers de nouvelles possibilités, il peine à l’apprécier en tant qu’instant statique. Au lieu de voir les choses telles qu’elles existent, il s’appuie sur des interprétations et conjectures subjectives. Il peut oublier de considérer les détails et ressources nécessaires pour réaliser des projets, ce qui dans le même temps lui permet parfois de dépasser les limites physiques du possible.
« L'individu a tendance à se reprocher intérieurement d'être moins discipliné et organisé qu'il suppose devoir l'être. Il s’efforce généralement de s'améliorer dans ce domaine, avec un succès limité. Il est d’ailleurs souvent incapable de se forcer lui-même (ou forcer d’autres personnes, d'ailleurs) à faire des choses qu'ils ne veulent pas faire ou qui ne sont pas dans leur intérêt. Il est enclin à abandonner une situation où les gens ne veulent rien faire, plutôt que de trouver comment les mobiliser ou les mener à s’organiser correctement.
La discipline, l'organisation et la mise en œuvre peuvent néanmoins se produire d'elles-mêmes par réactivité lorsqu'une situation l'exige (au lieu d'essayer de la générer par soi-même, volontairement). Il peut alors apprécier d’être actif pour les autres, ce qui peut aussi le mener à travailler avec excès.
Cependant, l’individu peut devenir de plus en plus fatigué et épuisé émotionnellement d'avoir à se battre et agir contre le courant adverse, notamment si cela implique beaucoup de personnes. Il peut alors commencer à chercher un itinéraire différent et alternatif, plutôt que de continuer à affronter directement l’adversité.
Il a tendance à en vouloir à quiconque pour toute tentative de l’influencer ou le pousser à agir dans un sens. Il rejette aussi l'idée que les autres se mettent la pression pour faire des choses qu’eux-mêmes ne désireraient pas faire. Lui-même évite si nécessaire l'usage de la pression, préférant plutôt séduire et inspirer.
Seule une forte irritation peut le rendre exigeant et parfois contrôlant vis-à-vis des autres pendant de brèves périodes où il peut prendre des risques, chercher de la stimulation, de l’expérience et du défi. Il peut alors s’exprimer de manière directe, brutale, sanguine, et se sentir poussé par des pics d’énergie ponctuels, jusqu’à se calmer de nouveau. »
–Aushra Augustina, The Dual Nature of Man.
Sous stress intense ou lorsque la fonction Se est rejetée ou ignorée, l’ENFP ou l’ENTP peut sombrer dans une compulsion brutale pour la fuite en avant : il ignore les conséquences concrètes, et imagine que tout est possible sans implication dommageable dans le futur. Il recherche de manière effrénée des sensations fortes et des sources de gratification immédiate, prend des risques inconsidérés, teste et joue avec les situations, a des comportements impulsifs, immatures ou destructeurs. Tout ceci n’est qu’une tentative désespérée de fuir son angoisse interne. Toutefois, après son euphorie, il est rattrapé par un vide profond, une impression de trahir ses idéaux ou d’absence de sens.
Ce rejet de la fonction Se s'accompagne aussi d’un mépris pour les réalités concrètes et les limites physiques, que les ENTP et ENFP perçoivent comme des entraves à la liberté de leur esprit ou à leur vision imaginative du monde.
En réintégrant Se de manière plus consciente, ils apprennent à s’ancrer et à se canaliser davantage, à avoir un meilleur rapport à leur corps et aux expériences physiques et sensorielles, appréciant le présent sans chercher à en abuser avec excès. Ils agissent ainsi avec plus de responsabilité, de manière plus incarnée (de manière moins dispersée et impulsive, jouissant seulement des possibilités par leur esprit et leur imagination) ; ils se connectent aux opportunités et aux richesses de la réalité la plus tangible, palpable et immédiate.
Par Julien Dzn.
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